Le parcours de mes arrière-grands-parents polonais

19 décembre 2025

Dans un arbre généalogique, on retrouve souvent des ancêtres venus d’ailleurs, qui ont quitté leur pays d’origine pour tenter leur chance ailleurs. Historiquement, la France a toujours été une terre d’immigration. Ainsi, elle compte aujourd’hui beaucoup de descendants polonais, installés surtout après la Première Guerre mondiale.

Les Polonais en France

Pendant l’entre-deux-guerres, la France manque de main-d’œuvre, notamment dans l’industrie et dans l’agriculture. C’est dans ce contexte qu’un accord est signé entre Varsovie et Paris en 1919 pour organiser l’arrivée massive de travailleurs polonais.

Ils viennent avec des contrats de travail, sont logés chez leurs employeurs et fournissent une force de travail indispensable dans les campagnes françaises.

L’histoire de Jean et Catherine

C’est dans ce contexte que mes arrière-grands-parents, Jean GODEK et Catherine SMALARZ, sont arrivés en France. Lui en 1930, elle en 1934. Tous deux ont traversé la frontière avec un contrat de travail en poche, Jean comme ouvrier agricole, Catherine comme bonne de ferme. Ils ne se connaissaient pas encore, mais ils faisaient partie de cette même vague d’immigration.

En France, les Polonais formaient une communauté soudée. Ils se fréquentaient entre compatriotes, s’entraidaient, et se retrouvaient lors des mariages et fêtes. C’est ainsi que Jean et Catherine se sont rencontrés. Ils se sont mariés en 1936 dans l’Aube. Malgré les difficultés de l’époque, ils ont choisi de rester. Ils ont eu plusieurs enfants et ont peu à peu construit leur vie en France, sans jamais retourner en Pologne.

La naturalisation et l’ancrage en France

En 1958, après plus de vingt ans passés en France, Jean et Catherine ont demandé la nationalité française. Leur dossier est accepté. Ils sont devenus officiellement français, tout comme leurs enfants. À partir de là, leur ancrage est définitif. Ils ont acheté un terrain dans l’Aube et y ont fait construire une maison. Une maison toujours habitée aujourd’hui par mon grand-père, leur fils.

Mon grand-père connaissait très peu de choses sur sa famille en Pologne. C’est en explorant le dossier de naturalisation de ses parents que j’ai pu remonter leur parcours, retrouver leurs origines polonaises et, finalement, reconstituer toute une généalogie. J’ai même réussi à remonter une branche jusqu’à un ancêtre né en 1767.

Cette recherche m’a montré à quel point la grande histoire des migrations s’entrelace avec nos histoires familiales. Derrière des dates et des documents administratifs, il y a des choix de vie, des espoirs, des renoncements… et l’ancrage durable d’une famille en France.